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  Nanisme

Le Nanisme

par Mr Jean-Claude MARTIN, Président d'honneur du B.C.F.

 

Nous élevons des poules naines. Mais pourquoi sont-elles naines? Pour beaucoup cela importe peu : ces miniatures ont été choisies parce qu'elles étaient mignonnes, jolies et peu encombrantes. Le reste importe peu.

Les poules naines ne représentent qu'une infime partie de la population mondiale de volailles puisque des millions de sujets sont élevés essentiellement pour la consommation humaine d'œufs et de viande et qu'il ne s'agit évidemment pas de naines. Toutes sont des poules que nous qualifions de "normales"; mais sont-elles vraiment normales?

Tout est parti du Gallus gallus (Bankiva en langage vernaculaire) un coq d'à peine trois livres de poids et une poule de 1 à 1,2 kilo.

Depuis sa domestication voici 5 à 7 mille ans (tout le monde n'est pas en accord) l'homme a cherché à améliorer les qualités productive de cet ex-sauvage pour obtenir plus de viande et des neufs plus gros et plus nombreux. La sélection empirique et continue de la poule se résume donc dans son augmentation de taille et de masse. Avec les naines nous sommes tout à fait à contre courant. Ce n'est pas un cas unique : dans la plupart des espèces la domestication s'est traduite par une augmentation de masse et de taille par rapport à la forme sauvage. Seules des conditions difficiles ou un espace réduit (insularité) ont pu freiner cette tendance : c'est le cas des vaches jersiaises et des moutons d'Ouessant.

Les poules classiques ne sont donc pas des "normales" mais bien des géantes. Pourtant il semble bien qu'il n'existe aucun gène mutant responsable de ce gigantisme. En tout cas, les auteurs spécialisés sont muets sur ce sujet. Pourtant pour obtenir les énormes Cornish ou plus simplement les Jersey giant, les Brahmas, Cochins et Langshan, les Barbezieux et Malines, le chemin à parcourir depuis le Gallus gallus semble beaucoup plus important qu'entre ce coq sauvage et une naine.

Quant on croise un petit sujet (par exemple Gauloise dorée = 2 kilos) avec un très grand (par exemple Brahma = 4 kilos) l'on obtient des descendants F1 dont la masse est toujours voisine de la moyenne des masses des géniteurs, soit 3 kilos dans l'exemple choisi, masse qui restera à peu près identique dans les générations suivantes, sauf retour vers la masse de l'un ou l'autre géniteur.

Croisons maintenant un sujet nain (Java = 0,6 kilo) avec un grand (Brahma = 4 kilos), tout croisement étant possible avec l'insémination artificielle. La moyenne des masses des descendants F1 sera de 2,3 kilos pour les coqs mais inférieure pour les poules. Si l'on croise entre eux ces sujets F1, l'on obtient en F2 quelques coqs (25%) dont la masse se situe autour de 1,6 kilo et la moyenne de la masse de l'ensemble des coqs et des poules est nettement inférieure à 2,3 kilos. L'explication logique par la moyenne des masses des géniteurs n'est plus applicable à ce croisement. Pourquoi?

Les chercheurs ont identifié un gène : dwB, responsable du nanisme. Ce gène est récessif, lié au sexe et mutation de Dw+, qui est présent chez toute volaille normale et chez le Gallus gallus. Ce gène dwB diminue la masse de la volaille d'environ 30%. Il existe d'autres gènes de nanisme, même autosomaux, mais ils ont des effets secondaires nuisibles et n'existent pas dans les souches et races élevées habituellement.

Cette diminution de masse est relativement faible. L'action combinée: moyenne de masse des géniteurs + action du gène dwB donne, dans notre exemple, des sujets d'environ 1,6 kilo, ce qui est beaucoup pour une naine. Pour obtenir des sujets vraiment nains il faut partir de géniteurs ayant une masse aussi faible que possible; dans l'exemple choisi on ne pourra guère trouver des Javas de moins de 600 grammes mais il sera possible de choisir des Brahmas parmi les plus petits sujets de cette grande race. Malgré cela les sujets nanifiés auront toujours tendance à se rapprocher de la moyenne, donc à grossir. Tous les éleveurs de races nanifiées comme la Wyandotte naine, la La Flèche naine, la Houdan naine, la Brahma naine, etc.. le savent bien et doivent veiller en permanence à maintenir leur souche dans la limite du standard.

Qu'en est-il des naines vraies, celles qui n'ont pas leur homologue en grande race, dont la masse est toujours plus faible que celle des grandes races nanifiées? Pour répondre, il faut faire abstraction des races que nous connaissons actuellement et remonter dans le temps. La poule naine a été créée en extrême Orient : en Chine et/ou dans les îles de la Sonde. Quand ? Nous l'ignorons. Mais comme nous savons qu'une race aussi particulière que la Nagasaki, ou son ancêtre approximatif, existait déjà en Chine voici 2000 ans comme en témoignent des gravures, l'on peut supposer que les naines primitives sont bien plus anciennes. Ces naines auraient été créées non pas à partir d'une poule déjà grossie par la domestication mais directement à partir du Gallus gallus ou de ses descendants à peine domestiqués. Gallus gallus + dwB donne des descendants dont la masse maximale se situe en dessous de 1 kilo pour les coqs les plus lourds. Ajoutez à cela la patiente sélection des asiatiques et vous obtenez les plus petites races naines.

Quant on parle de la notion de "poule naine" il faut donc se référer au Gallus gallus dont la Java ou la Sebright sont effectivement des diminutifs à moins 30% environ. Mais obtenir une vraie naine à partir d'une race "géante" est beaucoup plus difficile car il faut aller à rebours de toute une sélection empirique qui a toujours essayé d'obtenir des poules plus grandes et plus lourdes. Seule façon de contrer cette tendance : sélectionner, à l'inverse, des sujets de plus en plus petits et légers. Mais les éleveurs impatients d'obtenir des prix en exposition avec des sujets de races déjà nanifiées ou, à fortiori, de nouvelles créations, ne prennent pas la peine de s'attacher à cette forme de sélection qui demande plusieurs générations, donc plusieurs années d'élevage et de persévérance. Pourtant c'est possible : en Angleterre, la Wyandotte naine, remarquable en type, est sanctionnée en exposition au delà de 800 grammes ! !

 

Avec l'aimable autorisation de Mr J.C.MARTIN, président d'honneur du Bantam Club de France.

 

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